Rue Sherbrooke

De la poussière

 « Tout se réduit, en fait, à la peur de la mort. »

E.M. Cioran

Sur les cimes du désespoir

 

J’y suis retourné après cinq ans.

C’était le 31 octobre, le soir. Un homme s’est approché de moi, a mis ses mains sur ma gorge, il a serré. Une femme a hurlé. Je me suis dégagé. J’ai arpenté le boulevard Pie-IX, désorienté, à la course, j’ai perdu le nord – je le suivais pourtant. J’ai traversé la rue Sherbrooke, n’y suis jamais revenu.

Surmonter l'édicule et descendre l'éthanol

Point de rencontre à l’édicule, qu’ils ont dit.

L’édicule, curieux toit bétonné. C’est ce qui protège les passants de la vue du Stade, que j’ai appris. Pie-IX s’est dressé devant nous et nous avons redressé le chemin. Heure prévue pour le coucher de soleil : 20h32 selon Météomédia. Ni trop tôt ni trop tard pour stager la déclinaison lumineuse, en capturer les derniers souffles, obtenir une série de moments reproductibles à l’infini. De lourds objectifs pour l’atteinte de formidables clichés.

Ex memoria

(Crédits photo: Benoit Bordeleau)

 

How happy is the
blameless Vestal's lot! The world
forgetting, by the world forgot:

Eternal  sunshine of the spotless mind!
Each
prayer accepted, and each wish resign'd

- Alexander Pope

 

Blessed are the forgetful, for they get the better even of their blunders.

- Nietzsche

Étrange Hochelaga

Étrange, l’Hochelaga.

Territoire débusqué au creux d’une pente, au moment où la vitesse à laquelle tournent les roues du vélo accélère, laissant de moins en moins de contrôle sur la direction - droit devant, vers le Sud, toujours plus au sud, toi qui viens du Nord, de beaucoup plus loin au nord.

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