La traversée
(Crédits photo: Benoit Bordeleau)
O’shagg mon amour
- Graffiti
De plus en plus, le vide t’avale, cher ami; sur tes écorces
disparaissent les signes, plus rien ne s’y lit à présent.
- Claude Paradis
LIMINAIRE
(Crédits photo: Benoit Bordeleau)
O’shagg mon amour
- Graffiti
De plus en plus, le vide t’avale, cher ami; sur tes écorces
disparaissent les signes, plus rien ne s’y lit à présent.
- Claude Paradis
LIMINAIRE
tu sors de l’épicerie
dans ton sac un concombre
trois poitrines de poulet
avocat
poivron
tu te retournes et tu vois
la belle bête perchée
tu la regardes
mais elle ne te regarde pas
*
tu te souviens
de leurs vols de leurs piquées
vers la terre
ils revenaient avec
entre les serres
des mulots des carouges
parfois rien
jusqu’à ce que les buses
les urubus
survolent le plate
*
à la porte bleue des 3607-3609
rue Ontario des paupières closes
se gorgent des rayons du soleil
*
derrière toi une voix chuinte
c'est de même qu'ils ont gagné
comme Al Capone...
avec les taxes pis les impôts
*
sous l’enseigne Sico du Rona
des mains crispées sur des genoux
suivies d’un haut-le-cœur
*
un chien en laisse grelote
sous les mots Commissaire
à l'assermentation
*
(Crédits photo: Benoit Bordeleau)
How happy is the
blameless Vestal's lot! The world
forgetting, by the world forgot:
Eternal sunshine of the spotless mind!
Each prayer accepted, and each wish resign'd
- Alexander Pope
Blessed are the forgetful, for they get the better even of their blunders.
- Nietzsche
One way
Clown Express
rue Aylwin
d’un coup que t’aurais envie
de rire ben vite.
Un chien sur son balcon
attend que son maître
le laisse rentrer,
y fait frette
pour lui aussi.
L’Armée du Salut
La date: 3 novembre 2014 (un lundi, 40 ans plus tard)
L'heure: 10h45
Le lieu: Place Simon-Valois
Le temps: frais, très frais, partiellement nuageux
Passage d'un balai mécanique
Marcher vite pour ne pas que l’hiver me rattrape, les bouts de doigts gelés ne doivent pas se perdre dans le canal bouché par un sac de vidanges éventré. J’ai peur de la suite des choses, mais je continue d’avancer, quitte à tomber en cours de route. C’est inévitable, je suis maintenant, trop engagée dans la marche du quartier pour faire demi-tour.
Quand tu quittes Hochelaga, tu te mets en tête de tout r’monter, même si l’soleil s’est levé que d’un côté de la rue. C’est comme une grande migration à matin, une migration étrange, en plein hiver tout ce monde qui s’en va vers le Nord. C’est comme un grand départ pour faire le silence, pour laisser la matinée aux chats, au lent dérapage du soleil et à celles-ceux qui restent et qui sont tranquilles, enfin.
Dimanche 28 septembre. En route pour la déambulation du grand V hochelagan, le grondement des locomotives capte mon attention et me pousse à passer sous le viaduc de Rouen. Empruntant le viaduc Ontario cette fois-ci, je découvre une brèche...
Ce petit sentier linéaire, aménagé le long du chemin de fer, qui nous invite à profiter gratuitement du sentier Jardins des Oiseaux (anciennement Novaya Aurelia). Des oiseaux (oui! oui!), qui grafitent ici et là, qui survolent le vacarme, l'emprise ferroviaire ou frontalière sans jamais présenter de passeports pour entrer en Hochelaga!